Il n'y a pas "un", mais "des" modèles de famille

Qu’est-ce que la famille aujourd’hui ?

C’est une institution avec des fonctions à remplir : transmission d’un savoir, d’une filiation. C’est un lieu d’appartenance, avec de l’amour, avec un esprit de famille qui peut s’accommoder de haines sévères aussi, des liens de sang, des liens juridiques… Une famille monoparentale, c’est une famille qui peut être en attente, en souffrance ou en équilibre. Il n’y a pas « un » modèle, mais « des » modèles de famille.

Pourquoi autant de séparation ?

Les difficultés de la société actuelle sont moins liées à des problèmes relationnels qu’à des difficultés d’appartenance. Les gens ont du mal à se projeter dans leur identité de couple ou de famille. L’individu tend à vouloir plus de place et entre en conflit avec l’autre. Il y a une banalisation de la séparation. Cela n’empêche pas la douleur d’exister. On entre aussi dans de nouveaux modes de pensée. On est pus coupable ou victime, mais co-responsables d’une séparation. Avec la crise économique, on est en train de se reposer les questions : est-ce qu’on va avoir les moyens de se séparer ? Quels sont les bons choix à faire pour surmonter les problèmes matériels et psychologiques ? La séparation, c’est parfois deux êtres en métamorphose qui vont franchir une ligne, animés par un profond désir de vie. On va aussi trouver des gens qui estiment que, séparés, ils maîtrisent mieux leur vie. En aidant le couple à mieux comprendre les origines de sa séparation, le médiateur l’aide à mieux prendre en compte la réalité. Il y a des choses qu’il faut comprendre pour reconstruire du sens ailleurs ou ensemble : qu’est-ce qui a fait fonctionner ou dysfonctionner le couple ?

Comment protéger les enfants quand un couple craque ?

Avant de penser juge, tribunal, avocat, il faut penser médiation familiale, thérapie familiale. Les parents sont tellement pris dans leur souffrance qu’ils en oublient les enfants. Ce sont souvent eux qui souffrent le plus. La médiation familiale permet aux enfants d’être entendus. L’enfant a besoin d’une parole qui le console : « ce n’est pas ta faute si tes parents se séparent, tu auras toujours un toit, voire deux, et tu auras accès à tes deux parents. Tes parents se sont peut-être disputés, mais ils ont envie de se parler pour enterrer la hache de guerre… »

L’enfant tait souvent ce qu’il ressent. Il se dit « Les parents ont assez de soucis comme ça », mais il va perdre le sommeil, devenir agressif, avoir des soucis à l’école… Il faut se méfier de l’enfant trop sage. Ce n’est pas un adulte, ce n’est pas à lui que reviennent les décisions. Certains parents déçus ou meurtris détruisent l’image de l’autre ou obligent l’enfant à prendre position. Il ne faut pas enfermer l’enfant dans un conflit de loyauté. L’enfant a autant besoin de son père que de sa mère pour grandir.